Francis Wolff est né en 1950. Il est actuellement professeur émérite de philosophie à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, Paris. Il y organise et dirige, depuis 2004, le séminaire « les Lundis de la philosophie ».

     Francis Wolff a enseigné la philosophie comme professeur agrégé du second degré (École normale d’instituteurs de Laon, lycée Fernand Darchicourt d’Hénin Beaumont, lycée de Plaisir), et en classes préparatoires (khâgne du lycée La Bruyère à Versailles). Il a tenu la chaire de philosophie ancienne du Departamento de filosofia de l’Universidade de São Paulo (Brésil) et de l’université de Paris-X Nanterre dont il a dirigé le Centre Festugière. A l’École normale supérieure, Francis Wolff a été maître de conférences, Directeur Adjoint (Lettres et sciences humaines), et Professeur des universités au Département de philosophie, qu’il a dirigé pendant trois ans.

     Depuis la fin des années 1990, les recherches de Francis Wolff dessinent les contours d’une philosophie personnelle, dont la méthode se veut aussi argumentative que la philosophie dite analytique et aussi ancrée dans la tradition que la philosophie dite continentale. Les idées centrales sont les deux suivantes: il n’y a d’ontologie qu’anthropologique et il n’y a d’anthropologie que « logique » — au sens du logosaristotélicien (langage et raison). L’être humain est défini par la possession d’un langage prédicatif (dire quelque chose à propos de quelque autre chose) dans sa double dimension « interlocutive » (parler à quelqu’un d’autre) et « objective » (parler de la même chose).

Les publications de Francis Wolff  prennent ainsi des directions qui se répondent et s’entrecroisent :

- un axe logico-ontologique : "Dire le monde" ; "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Le temps comme concept hybride", ainsi que divers articles.

- un axe anthropologique : "Notre humanité, d’Aristote aux neurosciences", Fayard, 2010 ; "Philosophie de la corrida", Fayard, 2007, rééd. Hachette Pluriel, 2011 ; "Il n’y a pas d’amour parfait", Fayard,2016, ainsi que divers articles), et sa récente publication : "Trois utopies contemporaines".    

Les humains ne savent plus trop qui ils sont, ayant perdu les repères qui permettaient de nous définir entre les dieux et les bêtes. Il en découle de nouvelles utopies.

  • D’un côté, le post humanisme qui prétend, grâce aux  techno-sciences, nier notre animalité et faire de nous des dieux promis à l’immortalité.
  • D’un autre côté, l’animisme veux faire de nous des animaux comme les autres et inviter les autres animaux à faire partie de notre communauté morale.

La troisième voie est peut-être une nouvelle utopie à notre mesure : Ne cherchons plus à nier les frontières naturelles - celles qui nous séparent des animaux ou des dieux - et tendons vers un humanisme conséquent, qui serait un cosmopolitisme ans frontières.