Le travail dans la Bible,
ses richesses et ses pièges
par Frédéric de Conink
Sociologue et chrétien, pour vous parler du travail dans la bible, je ne vais pas vous parler du travail en général, je vais faire une petite mise en contexte pour dire de quoi on parle, quelles sont les questions soulevées par le travail aujourd'hui.
Il y a un paradoxe dans le travail : ceux qui n’ont pas de travail rémunéré, alors qu’ils en cherchent un, vont mal et ceux qui travaillent vont mal aussi.
Ceux qui travaillent vont mal :
Le ministère du travail fait, à intervalles réguliers, des enquêtes dites « Conditions de travail ».
La première date de 1984.
D’un certain côté on peut dire que les risques les plus évidents qui ont marqué le travail manuel depuis les débuts de la révolution industrielle ont diminué.
Mais ce qu’on a vu exploser depuis la première enquête sont d’autres formes d’inconfort : une tension sur le travail, devoir se dépêcher, recevoir des ordres contradictoires, être confronté à un public exigeant qui vous met en difficulté.
Il y a eu une croissance brusque pendant toutes les années 90.
A partir de l’an 2000 les choses se stabilisent plus ou moins, mais, en fait, continuent à se dégrader progressivement.
Autrefois, ce qu’on appelait l’intensité du travail, c’était surtout devoir faire une tâche fatigante pendant longtemps.
Maintenant, ce que les salariés appellent l’intensité du travail, c’est devoir faire plusieurs choses en même temps, devoir faire face à plusieurs personnes en parallèle, recevoir des ordres contradictoires, passer d’une tâche à une autre de manière impromptue et, au final, ne pas parvenir à faire un travail correct.
On remarque même que les problèmes sont de plus en plus homogènes : les ouvriers et les employés se heurtent à des difficultés similaires.
Les ouvriers ont de plus en plus à faire face au client et les employés ont des normes de production.
L’écart entre la fonction publique et le secteur privé se rétrécit également.
Et on voit se développer des maladies professionnelles d’un genre nouveau : les maladies du stress : troubles musculo-squelettiques.
Quand on fait des enquêtes sur la santé mentale des salariés on s’aperçoit qu’un nombre significatif d’entre eux souffrent de troubles divers : insomnie, irritabilité, prise de médicaments pour faire face à la situation, sentiment de perte de maîtrise, etc.
Les chômeurs vont mal :
Ils présentent une surmortalité importante et pas la peine de nombreuses études non plus pour savoir qu’ils vont mal, qu’ils se sentent dévalorisés, etc.
La précarité est un tout et toutes les formes de précarité se renforcent : par rapport au travail, à la santé, à la vie de famille, à la socialisation.
Ceux qui ont une activité professionnelle rémunérée ont une vie sociale plus intense, même en dehors de leurs relations de travail.
Que se passe-t-il ?
Nous avons des attentes fortes par rapport au travail et elles sont souvent déçues.
D’une part nous sommes contents de pouvoir réaliser quelque chose, d’accomplir une œuvre (même modeste) ; de l’autre le travail est un concentré d’injustices. C’est là que nous sommes confrontés aux autres de manière directe et brutale parce que nous sommes forcés de coopérer, que nous sommes soumis à des ordres et à des évaluations et parce que les forces économiques viennent marquer ces injustices.
Voilà un cadrage général.
Que dit la Bible sur le travail ?
Est-ce que ces attentes par rapport au travail sont fondées ?
Qu’en est-il de l’injustice dans le travail ?
Qu’en est-il de l’articulation entre travail et rémunération ?
Je vais partir d’une parabole que l’on trouve dans l’évangile de Matthieu et qui surprend quand on la lit.
La parabole des ouvriers loués à des heures différentes
Mt 20.01 « En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
02 Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne.
03 Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
04 Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.”
05 Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
06 Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?”
07 Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.”
08 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.”
09 Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier.
10 Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
11 En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
12 “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !”
13 Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
14 Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
15 n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?”
16 C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »
Il y a plusieurs conclusions que l’on peut tirer de cette histoire.
1 D’abord, pour Jésus, il est assez facile de comparer l’appel de Dieu à un travail.
Le maître de la vigne, dans l’histoire, représente Dieu qui appelle les hommes à le rejoindre dans son projet et c’est un travail.
Dieu ne nous demande pas d’être passifs, mais actifs. Il s’attend à ce que nous produisions quelque chose : un objet, un service, quelque chose. Que ce soit payé ou non est une autre question.
Gn 2.4 Le jour où le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel, 5 il n’y avait encore sur la terre aucun arbuste des champs, et aucune herbe des champs n’avait encore germé, car le Seigneur Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol ; 6 mais un flux montait de la terre et irriguait toute la surface du sol. 7 Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. 8 Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient, et il y plaça l’homme qu’il avait formé. 9 Le Seigneur Dieu fit germer du sol tout arbre d’aspect attrayant et bon à manger, l’arbre de vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais.
(…)
15 Le Seigneur Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour cultiver le sol et le garder.
Je trouve ce texte très équilibré : on ne nous dit pas que l’homme fait tout.
Avant que l’homme soit là, Dieu fait pleuvoir, Dieu fait germer, il y a un « flux » qui monte de la terre. Mais on ne nous dit pas non plus que l’homme ne fait rien : il est là pour cultiver et pour garder le jardin. Pour le cultiver il faut même faire attention. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. Le verbe qui est utilisé est le verbe « servir » : on est là pour servir le sol, pas pour l’asservir.
On a souvent lu que la chute aurait changé cela.
La chute a rendu le travail pénible (et la parabole le dit), mais elle n’a pas fait sortir le travail de la vocation de l’homme.
Il est donc normal que quelqu’un qui soit privé de travail aille mal.
Quelqu’un dont on ne reconnaît pas la valeur en ne lui confiant aucun travail est une personne dont l’humanité est déniée.
D’ailleurs, ici, lorsque le maître de la vigne sort, il ne fait pas de reproche à ceux qui sont là :
06 Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?” 07 Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.”
2 Le point de vue, le centre d’intérêt de Jésus et du maître de la vigne, part des derniers.
C’est ce qu’il peut y avoir de choquant dans la parabole et c’est parce que Jésus savait que cette histoire allait frapper ses auditeurs qu’il l’a racontée de cette manière-là.
De fait, pendant tout son ministère, Jésus s’est intéressé aux personnes en difficulté.
Et les personnes qui avaient plus de considération sociale ont toujours trouvé cela contestable.
Et il faut voir l’introduction de la parabole :
C’est l’histoire du jeune-homme riche qui vient voir Jésus pour savoir comment hériter de la vie éternelle et Jésus lui répond :
19.21 Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. »
22 À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
23 Et Jésus dit à ses disciples : « Amen, je vous le dis : un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux.
Donc, déjà, il y a une critique des privilégiés qui ont perdu de vue l’essentiel.
La critique que l’on trouve dans la parabole est rude :
14 Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Cela fait écho au jeune homme riche qui s’en va plutôt que de suivre Jésus.
Mais il n’y a pas seulement une critique des nantis.
Car les disciples eux aussi vacillent après l’épisode du jeune homme riche :
19.27 Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? »
Voilà tout le monde se demande ce qu’il en sera de son sort.
On se préoccupe peut-être exagérément de savoir si on va être reconnu, chacun d’entre nous, à notre juste valeur.
Mais la parabole part, d’abord (les derniers sont premiers) du point de vue de ceux qui ont été sur la place toute la journée. Sont-ils paresseux ou bien ont-ils vécu toute la journée dans l’angoisse de savoir s’ils auraient quelque chose pour faire vivre leur famille en fin de journée ?
Et les autres, finalement, ont eu assez, mais la jalousie les aveugle.
C’est une scène que je trouve pleine d’actualité : peu importe ce que j’ai, du moment que j’ai plus que l’autre.
3 On perçoit le côté ambigu du travail : marque de reconnaissance, affirmation d’une utilité sociale, d’un côté, effort qui nous coûte de l’autre.
Pour l’instant je ne parle pas des rapports hiérarchiques durs et de l’intensification du travail dont j’ai parlé au début.
J’en parlerai après.
Même quand il n’y a pas d’abus de pouvoir il y a une tension qui est consubstantielle au travail. On fait le travail pour quelqu’un d’autre. Donc on répond à une demande (ici celle du maître de la vigne). Mais cela nous conduit à faire autre chose que ce qu’on aurait fait spontanément.
Le produit de notre travail nous échappe toujours : ou bien on est conduit à faire les choses différemment de ce qu’on pensait, ou bien les autres utilisent notre travail d’une autre manière que ce qu’on imaginait, ou bien ce qu’on propose n’est pas accepté.
Bref, il y a une dimension forte de notre rapport aux autres qui passe par le travail.
On aime bien être appelé (on le voit ici), mais appelé à faire quoi ?
Le jeune homme riche ne voulait pas être appelé à suivre Jésus.
De fait c’est compliqué de faire des compromis entre le producteur et le demandeur.
Aujourd’hui on pense régler cela par le marché, mais cela ne fait que rendre la question plus abstraite.
Quand Jésus dit : tu aimeras ton prochain comme toi-même, on pourrait traduire : l’idéal dans le travail est de vivre cette réciprocité et cette attention mutuelle entre commanditaire et producteur.
L’amour du prochain est-il un travail ?
Oui si on considère que la vocation s’étend à tout le monde et pas seulement à ceux dont on dit qu’ils ont la vocation (sous-entendue, religieuse).
Luther :
« De ceci, il résulte qu’entre laïcs, prêtres, princes, évêques et, comme ils disent, entre le clergé et le siècle, il n’existe au fond vraiment aucune autre différence si ce n’est celle qui provient de la fonction ou de la tâche et non pas de l’état, car tous appartiennent à l’état ecclésiastique : ils sont vraiment prêtres, évêques et papes, mais tous n’ont pas la même sorte de tâche à remplir, comme parmi les prêtres non plus, tous ne se voient pas confier la même sorte de tâche. Et il est dit dans Saint Paul (Rom 12 et I Cor 12) et dans Saint Pierre (I Pi 2) comme je l’ai indiqué plus haut, que tous, nous sommes un seul corps dont la tête est Jésus-Christ, chacun de nous est membre d’autrui. Le Christ n’a pas deux corps, ni deux espèces de corps, l’un laïc et l’autre ecclésiastique. Il est une tête et il a un corps.
De même, ceux que maintenant on nomme ecclésiastiques ou prêtres, évêques ou papes, ne se distinguent par aucun signe particulier ni aucune dignité spéciale, si ce n’est qu’ils doivent administrer la Parole et les sacrements de Dieu (…). Un savetier, un forgeron, un paysan ont chacun la tâche et la fonction de leur métier, et pourtant tous sont également consacrés prêtres et évêques, et chacun doit, en remplissant sa tâche ou sa fonction, se rendre utile et secourable, afin que, de la sorte, ces tâches multiples concourent à un but commun, pour le grand bien de l’âme et du corps, tout comme les membres du corps se rendent mutuellement service ».
Luther, A la noblesse chrétienne de la nation allemande, texte de 1520, traduction française, in Luther, Œuvres, tome I, Bibliothèque de la Pléiade, 1999, pp. 597-598.
Donc le travail est un élément essentiel de ce qui nous lie les uns aux autres et c’est pour cela qu’il est traversé par autant de conflits, d’inégalités et d’injustices.
Il est porteur de lourds enjeux.
Si aujourd’hui le travail va mal c’est que la société dans son ensemble va mal.
Qu’est-ce que ça veut dire de travailler dans une société traversée par l’injustice ?
Gn 9 (après le déluge) : Cela ressemble aux premiers textes de la création, mais cela incorpore les tensions sociales qui ont été initiées suite à la chute.
Gn 9.1Dieu bénit Noé et ses fils, il leur dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre. 2 Vous serez craints et redoutés de toutes les bêtes de la terre et de tous les oiseaux du ciel.
(…) je demanderai compte à tout homme de la vie de son frère. 6 « Qui verse le sang de l’homme, par l’homme verra son sang versé ; car à l’image de Dieu, Dieu a fait l’homme. 7« Quant à vous, soyez féconds et prolifiques, pullulez sur la terre, et multipliez-vous sur elle. »
Il y a une sorte de redémarrage, mais pas un redémarrage à l’identique.
On voit qu’on est dans un monde de violence.
Le thème de l’image de Dieu est mobilisé pour mettre en garde contre le crime.
Et puis, Dieu demande bien de remplir la terre, mais on ne trouve plus l’idée de la dominer.
Et à la place, on trouve la crainte des animaux : là aussi on voit que la violence est passée par là.
Donc gardons cette idée : le travail fait partie, il fait toujours partie de notre vocation, mais il est traversé par la chute, par la violence, par la domination injuste, par le péché et cela le rend pénible. Ce ne sont pas seulement les relations dans le travail qui sont pénibles, c’est aussi l’activité en général qui est pénible du fait que nous avons, les uns avec les autres, des relations marquées par le péché.
Double question éthique : du côté de celui qui donne du travail / du côté de celui qui fait le travail ; comment vivre « tu aimeras ton prochain comme toi-même » dans le travail ?
Recherche d’une relation équilibrée, équitable, entre le prochain et soi-même.
Du côté de celui qui donne le travail, vigilance :
Déjà la question du juste salaire, du salaire qui permet de mener une vie digne.
Ensuite :
Demander assez vs travail abrutissant, contraint,
Donner suffisamment d’autonomie
Ne pas demander l’impossible : injonctions paradoxales (faire vite et bien, écouter le client et lui fourguer sa marchandise, esclavage par rapport au client, etc.).
Attention au mot d’ordre de « se donner à fond » : poser des limites.
Donner le meilleur de soi-même ce n’est pas donner tout : c’est une relation contractuelle qui a des limites (contre-pouvoir de la relation de subordination).
Ce n’est pas seulement une question de bonne volonté individuelle, c’est aussi être capable de construire des formes d’organisation, où :
On propose des objectifs accessibles avec les moyens ad hoc,
On ne rejette pas les failles et le sale boulot sur les subordonnés,
On construise des missions à la portée de chacun,
On tire parti des plaintes pour avancer,
Quand je faisais de la sociologie du travail j’ai souvent constaté que le bon sens le plus élémentaire faisait souvent défaut. Ex : une représentation trop théorique des situations de travail qui s’asseyait sur les difficultés.
Luther partait de l’exemple donné dans les épîtres de Paul sur l’articulation des différents dons dans l’église.
Cela nous montre qu’il faut aussi balayer devant notre propre porte : dans notre famille (avec nos enfants, avec notre conjoint), dans les associations dont nous sommes membres, qu’en est-il de la division du travail, de la répartition des tâches, de la valorisation de chacun, etc.
Du côté de celui qui fait le travail :
On est bien conscient des risques de tricherie, de fainéantise déguisée, etc.
Mais, par rapport à cette dichotomie réalisation / épuisement, je pense à quelque chose de plus subtil.
Il y a, au travers du travail, un désir sans fin qui se joue et qui est problématique.
Ecc 6.07 Tout le travail de l’être humain est pour la bouche, et pourtant son appétit n’est jamais comblé (son âme n’est pas remplie).
On pense peut-être là à la recherche d’un bon salaire.
Mais c’est plus qu’un simple appétit alimentaire : c’est la recherche d’une plénitude.
Désir infini de reconnaissance, demande d’amour, au travers du travail.
Ou : quête d’une image de soi satisfaisante.
Les professions les plus soumises à l’épuisement professionnel sont celles du « care » : soigner l’autre. Or on ne parvient jamais à soigner « bien » l’autre.
Attention à la quête infinie (sur laquelle les employeurs jouent de manière perverse, aujourd’hui) d’une bonne image de soi, d’une reconnaissance, d’un amour au travers de ce que l’on fait.
Echo de Jésus à cette parole de l’Ecclésiaste :
Jn 6.27 Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
35 Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif ».
Grâce et travail : Dieu nous aime tel que nous sommes.
Nous n’avons pas besoin d’être parfaits ou de nous donner à fond pour être aimés.
Jésus ne dit pas de ne pas travailler, mais de ne pas se tromper d’objectif dans notre travail.
Donner le meilleur de soi-même, ce n’est pas donner plus que soi-même.
C’est être ce que l’on est, ni plus, ni moins.
Et nous ne devons pas non plus demander aux autres d’être plus qu’eux-mêmes.
Travailler avec les autres tels qu’ils sont.
C’est cela aussi rentrer dans la logique de la grâce.
La grâce oriente notre action : c’est une manière d’agir, ce n’est pas une manière de ne pas agir.