Le manque, source de vie ?

par Henri MIALOCQ - Narthex nov 2017

 

Une parole fragile, des personnes vulnérables, un monde de jouissance !
        Comment interroger le manque comme source de vie.
 
      Il s'agira d'interroger les marques de la vulnérabilité humaine, en soi, devant les autres et dans le monde ; de donner toute sa place au manque en soi, qui même douloureux suscite le désir humain dans ses plus hautes aspirations.
Prudence à ne pas confondre le désir (symbolique ; en vue de l'édification du sujet) avec la jouissance (autocentrée, intime et guère partageable). Or c'est vers cette dernière que trop souvent la société nous conduit.
En posant la référence à l'Autre, à tout ce qui institue le sujet dans ses attitudes personnelles ou collectives, et la référence à la puissance de la parole, que quelque chose de communautaire peut s'établir à partir de notre vulnérabilité, aussi bien dans le monde profane que religieux.

I.    Vulnérabilité ou fragilité ?

-    La vulnérabilité concerne prioritairement du point de vue de la loi les enfants, les mineurs en fait, les personnes handicapées, les personnes âgées et les femmes enceintes.
     o    Peut-être que pour étendre le concept aux personnes ordinaires qui ne sont pas vulnérables on peut parler de fragilité. De ce qui caractérise tout être humain.
     o    De quoi s’agit-il ? De ce que tout être humain est imparfait, incomplet, parfois impuissant, trop souvent en difficulté, mortel en fait. C’est là sa fragilité qui va se décliner dans toutes les incompétences, inaptitudes, incertitudes et manquements ou handicaps au quotidien de son existence. L’être humain est vulnérable. Il est d’emblée renvoyé à une certaine impuissance devant nombre de choses qui le dépassent et qui le déterminent. La mort en est la forme la plus évidente, mais celle-ci se décline via la « corruptibilité » des choses et des gens, du temps qui passe et qui impose le vieillissement et la dégradation des choses matérielles et immatérielles.      

     o    A la corruptibilité s’ajoute l’imprévisibilité et l’irréversibilité : rien n’est sûr dans l’avenir ; tout passe, est irrémédiable. L’homme apporte des réponses à ces choses-là, des réponses qui reprennent le problème à frais nouveaux sans jamais le résoudre : à la corruptibilité peut s’opposer la transcendance -dont l’une des formes est l’Espérance- ; à l’imprévisibilité, la promesse et à l’irréversibilité, le pardon.
     o    La fragilité est une réalité est partagée par tous, même si elle l’est inégalement.
             •    Tout être humain aussi puissant, intelligent, astucieux, sage soit-il est inexorablement condamné à mourir et à ne pas vraiment décider de son avenir car il reste incertain.
            •    L’inégalité concernant ce rapport à la fragilité est variable en fonction du bagage génétique, socio-culturel, économique, intellectuel ou affectif.  
    o    Cette fragilité nous rend tout autant solidaire qu’ennemi !
            •    Solidaire ; dans le sens où nous sommes frères en humanité ; l’autre y est un semblable . Il partage les mêmes réalités relatives à l’espèce humaine avec ses réalités économiques, écologiques, relatives à la technologie dans ses avancées fulgurantes…
            •    Ennemi ; en tant que la fragilité de l’autre est un miroir de sa propre fragilité et qu’à ce titre on ne veuille voir ni la sienne ni la nôtre. Les autres sont les reflets de ce que je suis de ce que je vis, ce que je n’aime pas, qui me fait peur ou la marque de ce qui me fait envie parce que je ne l’ai pas.
            •    Importance de bien repérer combien ce syndrome de la fragilité produit des attitudes ambivalentes, partagées, opposées.
            •    Là encore c’est en prenant conscience de cette ambivalence que l’homme pourra plus aisément y répondre. Il s’agit de ne pas l’ignorer et de la prendre en compte en des attitudes plus profondes. Il s’agit de tenter d’être libre devant ce que l’on ressent d’évident ou de profond, de conscient et d’inconscient ; de « faire avec » en une attitude responsable parce qu’intelligente et lucide et non pas soi-disant positive.


II.    Le manque inhérent à toute histoire humaine.

Une autre façon de nommer cette fragilité pour Lacan le psychanalyste, c’est le manque. Il dira que le sujet, l’être humain, existe dans le « manque à être » dont paradoxalement la forme la plus explicite est le fait de parler ! Etonnement ! Le langage viendrait marquer notre impuissance ? Oui une impuissance à exister complètement et parfaitement ; à être en phase avec ce que l’on vit ; une impuissance à aimer vraiment, vraiment bien… avec le fait qu’en retour il n’y a que le langage qui puisse suppléer à ce manque. Paradoxalement dire « je t’aime » est une façon de signifier notre incapacité à aimer vraiment et parfaitement, tout en disant notre aspiration à aimer quand même. C’est cela le « manque à être » de tout un chacun.
     -    Ce manque est une réalité commune à tous ; à tous ceux qui sont dans le langage articulé bien sûr mais pour celui qui est muet, on parlera de langage intérieur, ou malade, on parlera de langage pathologique. 
     -    Le manque et le désir. Je disais précédemment combien la personne humaine apporte des réponses à sa fragilité sans jamais la résoudre ou la guérir, mais tout en y répondant quand même. Eh bien la réponse au manque c’est celle du désir humain. Le désir est désir de ce qui manque : les biens matériels ou immatériels, l’amour… Ce désir caractérise la personne. On n’existe pas tellement au travers de ce que l’on a ou de ce que l’on est mais plutôt de ce à quoi on aspire ! L’être humain n’est pas tant un état qu’un dynamisme ; il est une vie, en vie, une envie.
           •    Ce désir, articulé au manque est un désir reçu.  Le désir est « désir de l'Autre », de cet autre ou de ces autres qui nous ont désiré et aimé, dès le début de notre vie.  Ce "de" est essentiel pour figurer la distinction entre soi et l’Autre ; il est la marque d'un écart, d’un espace, d'une liberté, d'une médiation.
           •    Ce désir n’existe que dans le langage ! Rien n'est désiré qui n'est inscrit dans une parole en tant que nous sommes fondamentalement des êtres de paroles et non pas des êtres de sensualité et de sensorialité, ce que sont les animaux. Il est la marque de notre humanité. 
           •    Le désir procède d'une transmission et non d'une appropriation.
     -    Le désir se décline dans des objets de désirs.
                 o    Pour Lacan, ces objets, objets causes de désir, en amont tout autant qu’en aval du désir, procèdent du grand A, du grand Autre, de cette forme haute et belle de toute altérité. De cette source de notre positionnement personnel et de nos aspirations, qu’est l’enfance avec ceux que nous y avons rencontrés. 
Nos objets de désirs sont liés à ce qui est désirable : un partenaire sexuel certes mais aussi un travail, un diplôme, une maison ; des objets matériels ou immatériels situés du côté d'un désir qui parfois retombe dans un certain mimétisme, un certain conditionnement ou dans l’envie : l'envie d'une voiture, d'une maison, de prestige, de la possession d'un savoir intellectuel, etc...
            o    Ces objets en fait sont fondamentalement insaisissables, -là on retrouve une fois de plus la fragilité et l’impuissance humaine- mais sans cesse à quêter ; importance du dynamisme d’existence, malgré les impuissances et difficultés. En fait ces objets sont pour le psychisme des rappels des expériences antérieures, archaïques vécues dans l’enfance, et qui sans jamais pouvoir être retrouvées, sont sans cesse quêtées de façon inconsciente au travers des « objets » quotidiens. Ces objets ainsi, sont tout autant réels, qu’imaginaires ou symboliques. On ne pourra jamais les saisir complètement, pour autant c’est leur quête qui définira l’histoire du sujet. Nous sommes faits de nos aspirations et non pas de nos « possessions ».

III.    Question de jouissance !
La jouissance n’est pas le désir mais sa dérive insidieuse. Elle est la tentative infructueuse mais terriblement active de déjouer notre fragilité en nous donnant une illusion de puissance, puissance qui là est synonyme de jouissance. Pour J. Lacan, elle ne se définit pas comme l’usage mais plutôt comme l’aliénation, la dépendance aux choses et aux gens.
     -    La jouissance se présente comme erratique, désordonnée et destructrice au final, sous des allures de totalité et de complétude qui la rendent attirante. La soif de jouissance n’est pas très loin dans nos sociétés consuméristes. La jouissance se vend et s’achète ; elle est une drogue en fait qui circule très bien sur le marché du monde. Certes elle a toujours existé, mais aujourd’hui elle est exacerbée par la « main du marché ».
     -    Elle est l’assujettissement à une pression sexuelle inhérente à chacun de nous en fait qui se distribue dans les formes multiples et variées précitées. La jouissance est une dérive de la réponse à « l’impossible à vivre et l’impuissance à être ».  La jouissance est exclusivement narcissique, centrée sur soi et à ce titre, morbide. 
     -    Elle tend à la mort. La jouissance, au contraire du désir et combien plus du plaisir, fait obstacle à la position personnelle, relationnelle ou communautaire. Elle enferme le sujet dans une problématique autocentrée, illusoire et régressive, dans la nostalgie ou une soif d’absolu, de totalité. La tentative d’extermination du peuple juif correspond entre autres à la soif de jouissance relative à une supposé pureté de race ; à une puissance sur l’autre démesurée ; à une pulsion de mort qui n’a pas trouvé de limites morales, légales, personnelles.
     -    Cette soif de jouissance, soif de totalité, de toute-puissance, de domination ou de possession, dans laquelle le sujet croit possible de s’accomplir vient tenter de colmater la fragilité humaine. Elle empêche de se reconnaître « manquant », partagé dans ses sentiments, ses impulsions, ses aspirations.  Cette illusion de jouissance sexuelle, relative à toutes les formes de pouvoir, positif ou négatif, ainsi la jouissance de la plainte ou toutes les autres formes de jouissance, vient faire obstacle à la reconnaissance du manque en soi -de nos imperfections- de ce qui serait l’appui de nos motions désirantes.
     -    Dans la quête de jouissance, l’autre y est impliqué. Le sujet pourra utiliser l’autre comme un objet de sa jouissance et non pas comme un partenaire de son plaisir. C’est ce qui peut se passer bien sûr dans la domination sexuelle, dans le harcèlement, mais aussi dans le rapport aux personnes pauvres ou miséreuses. L’autre démuni, y est l’occasion de ma jouissance à le secourir.


IV.    La douleur du manque.

Il me semble important, au-delà des discours incantatoires et lyriques, de dire combien le manque en soi, la fragilité humaine en fait est lourde, pénible, douloureuse. La conscience de notre faiblesse, n’est pas d’abord une force mais plutôt une souffrance. Elle peut devenir une force à partir de son acceptation mais fondamentalement elle reste une faiblesse, une invalidation, une blessure narcissique en fait. Elle touche à l’image de soi, elle la griffe, la chiffonne, parfois la souille. Et c’est avec ça qu’il faut vivre. Avec ces morsures que la vie nous inflige ?  La réponse est oui. Ces douleurs liées à nos fragilités sont le passage par l’épreuve, ordinaire, inévitable, nécessaire, pour la dépasser, en la reprenant à frais nouveaux pour que l’on puisse mieux vivre avec dans une conscience de notre faiblesse qui n’est pas un emprisonnement mais une liberté. Nous le verrons plus loin, l’Autre qui est le révélateur de cette faiblesse peut tout autant être l’appui de son dépassement.
     -    Les marqueurs de cette fragilité douloureuse :
            o    Ce qui fait mal. Il m’apparait que le premier indicateur de notre fragilité en particulier si elle est insu ou inconsciente, c’est le ressenti de la douleur qu’un choc inflige. Là je ne parle pas seulement de la douleur physique relative à la maladie ou à l’accident, mais aussi, bien sûr, de la douleur psychique relative à la relation humaine ou aux vécus relatifs aux évènements de la vie. Si vous vous arrêtez quelques minutes sur ce qui vous fait mal dans votre vie, vous serez très vite confrontés à votre fragilité, aux thématiques qui la concernent, autour de quoi elle gravite : … ; … ; …
La façon de ressentir tel ou tel évènement ou tel ou tel choc de la vie, illustre notre force ou notre fragilité.
Noter que ce n’est pas tant dans la chose elle-même que se trouve sa « vérité », mais dans le rapport que l’on établit avec.  Au point de vue psychique : un échec dans ses études, dans sa profession ; une déception amoureuse ; la remarque d’un proche sur notre façon d’être, de parler, de faire ; sur notre habillement, notre tenue, nos relations, notre inculture pourront être des indicateurs de notre fragilité narcissique -le besoin d’être soutenu, rassuré, gratifié ou même flatté- de notre fragilité relationnelle, -dépendre ou non des autres- ; de notre capacité à l’assumer ou la refuser. Le niveau de notre fragilité est lié à l’intensité que l’on donne à l’impact d’un évènement sur nous, en fonction de trois paramètres :
                    •    Sa réalité,
                    •    Son contexte
                    •    Et notre propre vécu.
            o    Dès lors en ce qui concerne le vécu du sujet, c’est à partir du rapport que nous avons à nous-mêmes, de l’image de nous que nous nous faisons, (se voir comme un gagnant ou comme une victime, comme quelqu’un de blessé ou de fort par exemple), que l’on va donner son intensité douloureuse aux chocs de la vie. Est-ce clair, que la fragilité n’est pas tant un état qu’une façon de se reconnaître et de faire avec ce que l’on est. Qu’elle nous engage dans notre liberté ; liberté qui est liée à notre responsabilité ; responsabilité elle-même  liée à l’intelligence -on devrait dire la conscience- que nous avons de nous-même et là je parle de ce qui est manifeste ou latent, positif ou négatif ; là je parle de l’acceptation de ce que nous n’aimons pas en nous et donc « de ce mal que je fais alors que je ne veux pas et  de ce bien que je ne fais pas alors que je le voudrais ». N’est-ce pas un exemple princeps de cette fragilité qui se confronte à la liberté et à la conscience humaine ? Comment s’en sortir ?
            o    Par la parole ! Oui par une parole qui met le sujet en récit devant sa fragilité, lui-même, l’autre ou les autres.
C’est le fait d’en dire quelque chose ; de demander pardon, -ou de pardonner-, de promettre, d’entrer dans une « récit d’Espérance »…

V.    La référence à l’Autre, au Tiers, comme point d’appui de la « marche en avant du sujet ».


L’Autre est le point d’appui de toute histoire humaine. Par-là, on parle des premières relations infantiles qui inaugurent les relations ultérieures. Cet Autre de l’enfance reste vif au quotidien de toute histoire humaine, au travers de tout ce qui fait référence et qui s’établit dans un rapport qui nous dépasse et nous appelle à plus que nous !
Pierre Legendre parlera du Tiers. De quoi s’agit-il ?
     -    Le tiers, c’est cet Autre, ce qui permet la triangulation dans ce qui sinon serait binaire. C’est ce dynamisme de référence. Une référence à l’œuvre de façon explicite ou implicite dans toute histoire humaine justement pour qu’elle fasse histoire et non pas chaos, pour qu’elle puisse être racontée et non pas seulement vécue, pour qu’elle reste ouverte et non pas fermée sur elle-même.
Les êtres humains se situent par-là dans un processus de transmission : de réception et d’ouverture. Ils produisent des inscriptions plus ou moins durables à l’adresse de leurs pairs et des générations futures. La famille en est un lieu privilégié. Pour E. Levinas, « dans la mesure où le visage d’Autrui nous met en relation avec le tiers, le rapport métaphysique de Moi à Autrui, se coule dans la forme du Nous, aspire à un Etat, aux institutions, aux lois qui sont la source de l’universalité ». Le tiers fonctionne de façon insaisissable mais effective entre les gens et en eux. Il est une des « conditions » de leur humanité.
     -    Comment se reconnaît ce Tiers dans l’aujourd’hui du sujet ? 
                 o    On le reconnait au travers des institutions qui nous servent d’appui ; l’Eglise pour le croyant ; le syndicat pour le militant ; l’hôpital pour le professionnel ; l’association de quartier pour le résident ; la famille, sa généalogie, son histoire, ses traditions, pour chacun de ses membres…
                 o    On le reconnaît à travers ses formalisations et mises en scène que sont les grands symboles sociaux : les codes et le discours d’un appareil d’état, toutes les ritualités profanes (cérémonies, commémorations, fêtes…) ou religieuses, le drapeau d’un pays… La déclaration des droits de l’homme et celle des enfants fonctionnent comme des points d’appui dans notre façon de voir l’espèce humaine, ou l’enfance. Ce sont des discours fondateurs de pans entiers de l’histoire sociale. De même les codes d’Hammourabi dans les sociétés mésopotamiennes (deux millénaires avant Jésus-Christ) mais aussi le code civil napoléonien… Ils formalisent une référence instituante. Les hommes ont besoin pour vivre de cette référence symbolique du tiers en tant qu’il structure et organise toutes les relations et les échanges entre eux, aussi bien publics que privés.

                  o    Dans la réponse à la fragilité avec ce qu’elle a d’insurmontable ou tout simplement de douloureux, il est opportun d’activer toutes les formes d’altérité qui permettent de (se) dépasser et de répondre à ce qui est le fond de notre vie : pas tellement notre fragilité, mais nos aspirations. C’est ainsi que la personne, même malade, handicapée ou en prison, peut aspirer à plus que ce qu’elle vit et par cette aspiration et seulement par celle-là, devenir belle. 

     -    Dieu un Autre ? Cet Autre, cette référence tierce, ce peut être pour le croyant, Dieu, en tant qu’il est la source et le but de sa croyance ; un point d’appui, Celui qui institue le croyant dans sa démarche de foi, et de vie, Celui qui le fonde et le nourrit. Pour l’incroyant le même phénomène fonctionne avec des valeurs transcendantales telles que le militantisme pour plus de justice, pour le bien de l’humanité, mais aussi dans la création artistique au nom de la recherche de la beauté. Ainsi cette idée d’une Altérité Tierce fonctionne le plus souvent à notre insu comme un point de référence effectif mais plutôt insu. Nombre de choses nous animent qui sont profondes, latentes mais effectives et qui parce qu’elles sont plus grandes que nous, situées en dehors de nous, font référence.

     -    Noter que pour Denis Vasse cette forme d’altérité qu’est Dieu est radicale et c’est à ce titre qu’elle est aidante. Il ne s’agit pas d’une altérité que serait le prolongement de notre narcissisme, mais d’une altérité qui parce que radicalement autre, étonne, dérange et par là interpelle. Il s’agit vraiment d’un « ailleurs de moi ».  


En conclusion.
La fragilité humaine est une épreuve partagée par tous, mais inégalement.
Elle engage notre liberté en particulier dans le rapport que l’on décide d’établir avec cette fragilité constitutive de tout sujet.
Elle nous invite à nous rendre solidaire de ces autres qui sont pour nous, non des mêmes, mais des semblables, des frères.
Certes ils pourront être des frères ennemis, mais des frères quand même.
L’ajustement de la relation à cet autre, ou ces autres, passera par la référence que chacun pourra établir avec ce qui sert de point d’appui.
La meilleure façon de se situer en référence avec toute forme d’altérité c’est d’accueillir comme forme « paradoxale » de fragilité, le fait d’être des êtres de paroles.
Il s’agit avec ses frères en humanité, de faire de ce que l’on est et de ce à quoi on aspire, une belle histoire.

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