La projection du film ''La cour de Babel'' a eu lieu quelques jours après les attentats terroristes à Paris. L'approche empathique du film sur la vie d'un groupe de jeunes adolescents en classe d'accueil dans la banlieue parisienne apportait un contrepoint bienfaisant aux images d'actualité d'une particulière violence. 

 

Au cours du débat, les spectateurs ont été sensibles à la façon dont les images et dialogues pris sur le vif ont permis de percevoir la qualité de la relation pédagogique mise au service de la croissance de ces jeunes. Entre affrontements à la nouveauté de la langue, difficulté à se confronter à des comportements et des repères éloignés de leurs cultures d'origine, le film suit pas à pas ces adolescents dans la construction progressive de leur identité et de leur groupe sur la base du respect et de l'accueil de leur diversité. ''On était comme des étrangers et maintenant on est comme des frères'' dit une jeune à la fin de l'année scolaire.

 

L'ouverture aux autres, vécue dans le respect et la compréhension des différences, a été perçue comme ayant valeur d'exemple pour le vivre-ensemble, bien au-delà de cet espace scolaire. Les échanges entre spectateurs ont permis de percevoir la charge allusive du titre du film. Contrairement aux apparences,  le film ''La cour de Babel'' se situe en résonance profonde avec  l'histoire symbolique du mythe biblique de ''la tour de Babel''. Récit selon lequel il ne peut y avoir d'entreprise humaine et humanisante si les differences symbolisées dans le langage - qui relie et sépare à la fois - sont niées sous la contrainte d'un mode unique de parole et de culture. Sans doute, comme spectateurs et participants au débat, sommes-nous repartis, après le film et les échanges qu'il a suscités, enrichis de nos points de vue partagés.

Paul Dima 

 

 

Paul DIMA

Formateur à l'Institut Catholique de Toulouse dans les domaines de la communication audiovisuelle et de la bureautique. Il a animé avec brio le débat après la projection du film "La Cour de Babel"